Au niveau scolaire et didactique, l’erreur est liée :
-au processus d’apprentissage dont elle est un des passages quasiment obligés
-à l’évaluation : en France, on sanctionne généralement l’erreur au lieu de valoriser la réussite.
Il faut dire erreur et non faute car le mot faute est de l’ordre du registre moral, il stigmatise.
1. La nature de l’erreur
Elle est variable selon les disciplines et les tâches : elle peut être délimitée et donc facilement repérable, en orthographe par exemple : l’encre rouge peut alors la désigner et on peut la comptabiliser.
Elle a ttes sortes de causes possibles :
-mauvaise compréhension des consignes
-complexité de la notion
-problème dans la démarche
-surcharge cognitive
-représentation erronée
-méconnaissance d’une opération mathématique ou du fonctionnement de la langue
-faiblesse d’un sens
C’est cette cause qu’il faut trouver pour lever l’obstacle. Si l’obstacle porte sur un détail, l’erreur sera rectifiée rapidement et durablement ; s’il est complexe, la résolution sera + lourde.
Il est difficile de dresser une typologie des erreurs car elles sont très variées, à moins de rester sur 1 domaine précis (la typologie des erreurs d’orthographe, par exemple).
2. Le statut de l’erreur
Longtemps considérée comme un échec de l’apprentissage, elle remettait en cause l’enseignement prodigué. à elle génère la reprise de la démarche ou de la notion, elle suscite du stress chez l’élève.
Perspective constructiviste : elle est considérée comme normale dans le cheminement de l’apprentissage, elle est le signe du degré de conceptualisation de l’élève, la manifestation de la représentation qu’il se fait d’une notion et qui constitue un obstacle intéressant à repérer. Le franchissement de cet obstacle deviendra alors un des objectifs de l’enseignement.
L’erreur est alors une étape à dépasser pour restructurer la connaissance sur des bases autres.
En français, l’élève est parfois amené à ne pas détruire, mais à compléter, nuancer, relativiser ou enrichir une connaissance.
- Un outil pour l’enseignant
L’erreur est riche d’enseignement, elle doit soumise à réflexion pour en déceler le fondement et le traitement possible car si l’obstacle qui est à la base de l’erreur n’est pas levé, la même erreur se reproduira.
Valeur heuristique pour l’enseignant : il doit l’écouter, la faire identifier et verbaliser par l’élève (pour la faire advenir à sa conscience et la préciser), la soumettre éventuellement à la discussion générale (en la comparant à d’autres réalisations/propositions), repérer sa cause, la traiter et la suivre en surveillant son évolution.
L’erreur entre dans la dynamique des apprentissages car l’enseignant construit même des situations fondées sur la résolution de problèmes qui supposent des tâtonnements et des errements qui font émerger les difficultés et les points de résistance à surmonter.